
Richard L'Archer, i.v. Dei
10 avr. 2025
À la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, le Carême de cette année a été marqué par une démarche spirituelle aussi simple que profonde : marcher, dimanche après dimanche, à la suite du Christ, comme un pèlerin d’espérance.
Ce thème, proposé par le pape François pour l’Année Jubilaire 2025, a guidé notre sanctuaire, comme tous les lieux de pèlerinage à travers le monde, dans une démarche d’unité, de conversion et de foi renouvelée.
Inspirés par ce mot d’ordre, nous avons choisi de personnifier chaque dimanche un « Pèlerin d’espérance » en marche. Au premier dimanche, il n’était encore qu’un visiteur, venu presque par curiosité ou par habitude, sans grande attente ni direction claire. Mais déjà, l’appel du désert retentissait, avec l’évangile des tentations : là où Jésus affronte le Malin, notre pèlerin a senti le besoin de se situer. Ce premier pas était celui de la vérité sur soi-même.
Au fil des dimanches, guidé par les grands récits évangéliques — la Transfiguration, l’appel à la conversion par la parabole du figuier stérile, la parabole du Père miséricordieux, et la triste histoire de la femme adultère. — notre pèlerin a laissé tomber ses peurs, ses doutes, ses masques. Il a goûté à l’eau vive, il a appris à voir, il a pleuré avec ses deuils, mais aussi, il a entrevu la lumière du Christ ressuscité. Chaque célébration, chaque homélie, chaque geste liturgique, chaque prière du prêtre à l’intention des « pèlerins d’espérance en cheminement » visaient à faire entrer chacun dans ce mouvement intérieur, à la fois biblique, spirituel et profondément humain.
Ce chemin de foi était soutenu, chaque dimanche après-midi, par un enseignement d’une heure, de 15h à 16h, offert à la Basilique et diffusé en direct sur notre site internet sanctuairesainteanne.org ainsi que sur notre page Facebook. Grâce à cette diffusion en ligne, quelques cent pèlerins à travers le monde ont pu se joindre à nous, vivant eux aussi ce temps de grâce en communion avec le sanctuaire et l’Église. Ces moments de catéchèse et de partage ont permis à de nombreux fidèles, tant présents sur place qu’à distance, d’approfondir le sens des textes proclamés, de relier l’Évangile à leur propre vie, et de redécouvrir la beauté du cheminement communautaire.
Nombreux sont ceux et celles qui ont exprimé leur gratitude : « Ces dimanches m’ont aidé à mieux comprendre ma foi et à avoir envie de la vivre ! », disait une pèlerine émue. Loin d’être une simple formule, ce « Pèlerin d’espérance » est devenu pour plusieurs une réalité intérieure, une direction retrouvée, un nouvel élan.
L’apogée de ce parcours a été, sans contredit, la célébration communautaire du pardon, offerte peu avant la Semaine Sainte. Fidèle à l’esprit alphonsien qui inspire notre ministère, nous avons proposé une absolution communautaire, tout en permettant aux fidèles qui le souhaitaient de rencontrer personnellement un prêtre, ministre de la Miséricorde du Christ. Cette célébration a été vécue dans un climat de grande paix, de simplicité, de profondeur. Elle s’est conclue par un temps d’adoration du Saint-Sacrement exposé, durant une demi-heure, dans un silence habité et alimenté par des prières et des chants, un temps de grâce.
Il ne s’agissait pas seulement d’une conclusion liturgique, mais d’un sommet spirituel. Les cœurs réconciliés se sont unis dans l’action de grâce. Ce moment fort a permis de laisser la lumière de Pâques poindre à l’horizon, non comme un feu d’artifice final, mais comme la douce aurore d’une vie renouvelée.
À la Basilique Sainte-Anne, ce Carême 2025 aura été bien plus qu’un passage liturgique : il fut un pèlerinage, une école de l’espérance, une traversée vers Dieu, en Église, au souffle de l’Évangile. Et nous croyons, avec foi et humilité, que sainte Anne, comme toute bonne grand-maman, nous a accompagnés pas à pas, jusqu’à la maison du Fils bienaimé.